La renaturation apparaît aujourd’hui comme un levier essentiel dans les stratégies de territoire, notamment pour l’adaptation aux changements climatiques.
Sébastien Dellinger, en collaboration avec la Fédération des SCOT (Schémas de Cohérence Territoriale) et BE Nat’, a participé à la rédaction d’un guide pratique sur les principes et la méthodologie de la renaturation.
Cet article vous propose un aperçu des principaux points abordés dans cette étude.
Qu’est-ce que la renaturation ?
La renaturation désigne un ensemble d’actions visant à restaurer les fonctions écologiques des sols et à redonner une place centrale à la biodiversité. Ces actions peuvent s’appliquer aussi bien dans des espaces urbains ou périurbains que dans des zones naturelles, agricoles, forestières, littorales ou de montagne.
L’objectif principal est d’améliorer les fonctions écologiques des sols, qu’il s’agisse de fonctions hydriques (infiltration de l’eau par exemple), climatiques (comme le stockage du carbone), biologiques (biodiversité) ou de ses potentialités agronomiques. La renaturation s’applique à l’échelle des écosystèmes et des territoires.
La loi Climat et Résilience, qui introduit l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN), fixe des objectifs ambitieux pour la protection des sols et la réduction de leur artificialisation.
Pourquoi la renaturation est-elle importante ?
La renaturation répond à de nombreux enjeux écologiques, économiques et sociaux.
Voici quelques raisons majeures :
- Adaptation au changement climatique : elle permet aux écosystèmes et aux habitants des territoires de s’adapter aux conséquences des changements climatiques.
- Attractivité économique et sociale : un territoire et un paysage sains et fonctionnels attirent de nouvelles activités.
- Agriculture : la renaturation permet de restaurer les fonctions nécessaires à la production agricole : ressources en eau, disponibilité des nutriments dans les sols, régulation du climat local, régulation des ravageurs, etc.
- Ressources en eau : les actions de renaturation améliorent la disponibilité et la qualité de la ressource en eau.
- Vulnérabilité face à la sécheresse et aux inondations : en améliorant les capacités des sols et des écosystèmes à mieux infiltrer l’eau en période de pluie, pour qu’elle reste disponible en période de sécheresse.
- Reconquête de la biodiversité : restaurer la richesse écologique des milieux naturels.
➡️ Chaque territoire doit définir ses propres ambitions en matière de renaturation, en tenant compte de ses spécificités locales et de ses enjeux. Une approche systémique est essentielle pour répondre aux multiples enjeux environnementaux et sociaux.
Où la renaturation est-elle appliquée ?
La renaturation peut s’appliquer à tout territoire, et à différentes échelles :
- Au niveau des sols : restauration ou amélioration de la qualité et des fonctions écologiques des sols.
- À l’échelle des milieux naturels : mise en œuvre d’actions de restauration ou d’entretien d’écosystèmes grâce au génie écologique.
- Au niveau des territoires de SCOT : réflexion à l’échelle du territoire pour restaurer les fonctionnalités écologiques en lien avec ses propres enjeux, dans le cadre de la planification.
Comment appliquer la renaturation à l’échelle des territoires ?
La renaturation repose sur une adaptation des actions en fonction des territoires concernés. Elle se place ainsi aux différentes échelles, de la planification à la mise en œuvre de projets opérationnels :
- Les SCoT (Schémas de Cohérence Territoriale) permettent de fixer des objectifs écologiques territoriaux en lien avec la renaturation, dans le cadre d’une Stratégie Écologique de Territoire.
- Les PLU/PLUi (Plans Locaux d’Urbanisme/Plans Locaux d’Urbanisme Intercommunaux) intègrent des actions concrètes pour la mise en œuvre du ZAN et de la renaturation dans les zonages, les règlements et dans les outils tels que les OAP (Orientations d’Aménagement de Programmation).
- Les projets opérationnels : qu’ils soient publics ou privés, ils permettent de mettre en place des actions de renaturation contribuant à restaurer ou améliorer les fonctions écologiques des sols.
Pour en savoir plus, consultez l’intégralité de l’étude ici